Horizon 2020: Une sortie du programme serait dommageable

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Horizon 2020Une sortie du programme serait dommageable

La Confédération a tout intérêt à rester dans le programme européen de recherche, selon un membre du Fonds national suisse (FNS).

photo: Keystone/ARCHIVES - PHOTO D'ILLUSTRATION

La Suisse doit ratifier le protocole sur la Croatie pour participer au programme-cadre de recherche Horizon 2020. Une exclusion serait dangereuse pour les chercheurs: «A terme, nos meilleurs éléments pourraient quitter le pays», selon Jean-Luc Barras du Fonds national suisse (FNS).

«Nous avons beaucoup à perdre», a dit Jean-Luc Barras, responsable du domaine de la collaboration internationale du FNS dans un interview parue dans le «Bund» samedi. «Nous ne recevrions plus d'argent de la commission européenne pour nos projets de recherche». Il y a d'importants instruments de financement auxquels la Suisse ne pourrait plus prétendre.

Si le protocole n'est pas ratifié d'ici à février 2017, la Suisse sera considérée, à titre rétroactif à partir du 1er janvier 2017, comme un Etat tiers dans ce programme. Elle serait également exclue du Conseil de la recherche qui décide du financement des projets.

Concurrence

Jusqu'à présent, les chercheurs suisses obtenaient de nombreux financements de l'Union européenne. Mais la Suisse est en concurrence avec d'autres pays. Ceux qui obtiennent moins de soutien pourraient profiter de la situation et faire du lobbying contre nous, estime M. Barras. «Leurs chances de réussite sont plus élevées si la Suisse est exclue.»

Depuis le vote du 9 février 2014 sur l'immigration de masse, la Suisse n'est associée que partiellement et temporairement au programme actuel «Horizon 2020». Les institutions helvétiques peuvent participer à des projets, mais elles ne reçoivent pas de financement.

Le nombre de participations a déjà fortement reculé. Les enjeux financiers atteignent plusieurs milliards de francs.

Financement interne important

Si une exclusion d'Horizon 2020 est mauvaise pour la Suisse, un financement interne est d'autant plus important. Jeudi, le Conseil national a décidé d'allouer 26 milliards de francs à la formation, à la recherche et à l'innovation pour 2017 à 2020. C'est 2% de plus que pour la période 2013-2016, mais moin que les 3,2% espérés.

«Nous avons besoin de davantage d'argent», a dit Christoph Eymann, président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) dans une interview publiée samedi dans la Basler Zeitung. L'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse empêche la Suisse de faire venir du personnel qualifié: elle doit donc le former à ses frais.

Christoph Eymann craint que la Suisse ne perde sa position d'excellence si elle n'investit pas assez dans la formation. Les pays asiatiques comme Singapour ou la Corée du Sud nous ont déjà devancés, selon les études PISA, rappelle-t-il. «Ces pays ont compris que seule la formation peut les mener au sommet.» (nxp/ats)

(NewsXpress)

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