Victime de vol, il est condamné pour avoir tabassé le voleur

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VaudCondamné pour avoir tabassé le voleur qui tentait de l’enfumer

Deux malfrats ont tenté de revendre du cuivre à la société qu’ils avaient volée. Ayant découvert les faits, le patron de l’entreprise a frappé l'un des deux voleurs lors de la transaction.

Un jeune patron a perdu ses nerfs lorsqu’il a compris qu’il avait affaire à des voleurs. 

Un jeune patron a perdu ses nerfs lorsqu’il a compris qu’il avait affaire à des voleurs.

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Ces deux voleurs-là ne manquent pas d’air. Après s’être introduits dans une entreprise en escaladant un mur à 1 h 40 du matin en janvier 2023, ils ont emporté 790 kg de cuivre d’une valeur de 5000 francs et sont revenus le jour même pour le revendre à l’entreprise lésée. Ne se doutant de rien, Christian*, le responsable de la société familiale pluriséculaire avait trouvé un accord avec les deux drôles de vendeurs. C’est ainsi qu’il leur avait versé un acompte de 1500 francs. Le solde devait être réglé deux jours plus tard.

Entre-temps, le jeune patron de cette boîte a constaté que le cuivre qu’il était sur le point d’acheter lui appartenait en réalité. Quand les deux voleurs se sont présentés dans les locaux de l’entreprise pour récupérer le reste de la transaction, Christian a immédiatement appelé la police. Mais, avant l’arrivée des forces de l’ordre, il a perdu ses nerfs. Il a cogné un des voleurs à l’œil, s’est emparé de son porte-monnaie et a pris les 310 francs qui s’y trouvaient. Le voleur a porté plainte contre sa victime pour lésions corporelles et… vol.

De victime de vol à prévenu de vol

De victime, Christian s’est retrouvé avec un statut d’accusé. Le jeune patron a reconnu avoir pris de l’argent dans le porte-monnaie du plaignant afin de se faire rembourser l’avance déjà effectuée. Mais il a nié l’avoir frappé. Les policiers, eux, ont notamment signalé avoir constaté qu’à leur arrivée, un des voleurs avait un hématome à l’œil. Le plaignant ayant admis le vol de cuivre, le procureur s’est demandé pourquoi il mentirait sur un coup de poing. «La justice privée n’est pas tolérable», a rappelé Frédéric Cornuz dans son ordonnance pénale.

Christian a été reconnu coupable de lésions corporelles simples et de vol. Déjà connu de la justice pour emploi d’étrangers en situation illégale et des infractions à la LCR, le Vaudois a été condamné à une peine ferme de 45 jours-amende à 50 francs. Les 1050 francs de frais de procédure ont été mis à sa charge. Quant aux deux cambrioleurs, ils ont été déférés séparément dans l’affaire de vol de cuivre.

*Prénom d'emprunt

(apn)

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