Affaire Karachi: Villepin confirme ses soupçons de corruption

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Affaire KarachiVillepin confirme ses soupçons de corruption

L'ex-Premier ministre français Dominique de Villepin a confirmé jeudi devant la justice ses soupçons de corruption sur des contrats d'armement des années 90.

par
reuters
Dominique de Villepin est appelé à dire ce qu'il sait d'une possible affaire de corruption. (Photo: epa)

Dominique de Villepin est appelé à dire ce qu'il sait d'une possible affaire de corruption. (Photo: epa)

Dominique de Villepin a été entendu jeudi comme témoin par un juge dans l'enquête sur l'attentat de Karachi. Il a déclaré qu'il pensait que des commissions liées à un contrat d'armement conclu en 1994 avec le Pakistan avaient financé des partis politiques liés à Edouard Balladur, a rapporté un avocat ayant assisté à l'audition.

L'ancien premier ministre a été entendu pendant quatre heures par le juge Renaud Van Ruymbeke. Il a désigné comme possibles bénéficiaires des partis soutenant Edouard Balladur dans sa campagne présidentielle de 1995, mais n'a toutefois identifié personne.

Prié de fournir des noms, «il est resté silencieux dix minutes montre en main», a indiqué à la sortie de l'audience Olivier Morice, avocat des parties civiles.

L'ancien secrétaire général de l'Elysée (1995-2002) et ex-Premier ministre (2005-2007) était appelé à dire ce qu'il savait d'une possible affaire de corruption pendant la campagne présidentielle de 1995, en marge d'une vente de sous-marins au Pakistan par la Direction des constructions navales (DCN).

Dominique de Villepin a confirmé devant le juge que, selon lui et selon une enquête menée par les services secrets en 1995, l'argent versé pour des commissions légales avait été en partie détourné pour revenir en France sous forme de «rétrocommissions» frauduleuses, a déclaré son avocat Oliver Metzner.

Aucun lien avec l'attentat

L'ancien secrétaire général de l'Elysée a aussi confirmé devant le juge que l'arrêt de paiements à des intermédiaires, avait été décidé par Jacques Chirac après son élection en 1995, face à Edouard Balladur, son rival à droite. Il restait alors neuf millions d'euros à payer.

Les parties civiles cherchent à savoir s'il existe un lien entre l'arrêt du versement de ces commissions en 1995 et l'attentat de Karachi qui a provoqué la mort de 11 Français en 2002. Dominique de Villepin a déclaré aux journalistes avoir indiqué aux juges qu'il ne pouvait y avoir avoir à son sens «aucun lien entre l'attentat de Karachi et l'arrêt (...) du versement des commissions».

L'ex-Premier ministre a annoncé qu'il serait réentendu la semaine prochaine par un autre juge, Marc Trévidic, plus spécifiquement chargé de l'enquête sur l'attentat. (reuters/ats)

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