Inde: Viol collectif: les autorités fédérales chargées de l’enquête

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IndeViol collectif: les autorités fédérales chargées de l’enquête

L’enquête sur le viol collectif meurtrier d’une jeune Indienne de 19 ans sera confiée au Bureau central d’investigation, a annoncé samedi soir le chef de l’État où s’est déroulé le drame.

L’indignation suscitée par le viol collectif de la jeune femme à la fin du mois de septembre a provoqué d’importantes manifestations en Inde.

L’indignation suscitée par le viol collectif de la jeune femme à la fin du mois de septembre a provoqué d’importantes manifestations en Inde.

KEYSTONE

Des enquêteurs fédéraux indiens seront chargés de l’enquête sur le viol collectif ayant entraîné la mort d’une jeune fille appartenant à la communauté défavorisée des dalits, qui a suscité l’indignation et d’importantes manifestations dans le pays.

Âgée de 19 ans, elle avait été attaquée mi-septembre dans l’État de l’Uttar Pradesh (nord) avant de décéder le 29 septembre. Cette affaire a une nouvelle fois souligné le problème des violences sexuelles commises envers les femmes en Inde.

Cinq officiers de police ont été suspendus, soupçonnés d’avoir tenté d’étouffer le cas de ce viol collectif, notamment en procédant à la crémation du corps de la victime au milieu de la nuit contre la volonté de sa famille.

Yogi Adityanath, le chef de l’État de l’Uttar Pradesh, le plus peuplé du pays avec 200 millions d’habitants, a annoncé samedi soir que l’enquête serait confiée au Bureau central d’investigation. «Nous nous engageons à prononcer la punition la plus sévère à l’encontre des personnes responsables», a écrit Yogi Adityanath du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), sur Twitter.

La police a arrêté quatre hommes, appartenant à une caste plus élevée, qui ont été inculpés de viol collectif et meurtre.

Isolement levé

Les autorités locales ont investi le village à l’issue de la crémation pour empêcher des représentants politiques de l’opposition ainsi que les journalistes de rencontrer la famille de la victime. Face aux nombreuses critiques, cette décision a été levée samedi.

Le BJP a accusé le Congrès – principal parti d’opposition – de politiser la question après la participation à des manifestations de dirigeants du parti comme Rahul Gandhi et sa soeur Priyanka.

La mort de la jeune femme intervient quelques mois après l’exécution de quatre hommes pour le viol collectif dans un bus et le meurtre d’une étudiante à Delhi, qui avait provoqué une onde de choc à travers la planète en 2012.

Quelque 90 viols par jour

Le Bureau national des statistiques en matière de criminalité fait état de près de 90 viols par jour en moyenne déclarés l’an dernier en Inde, mais note qu’un grand nombre de viols ne sont jamais déclarés.

Quelque 200 millions de Dalits, autrefois appelés «intouchables», vivent en Inde, la caste la plus basse dans le système rigide des castes, toujours très présents dans la société malgré son abolition officielle en 1950.

Ils demeurent victimes de discriminations et depuis le début de la pandémie de coronavirus, les attaques à leur encontre auraient augmenté, selon des défenseurs de leur cause.

(ATS/NXP)

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