FranceVives réactions après l'interpellation de lycéens
L'interpellation collective de lycéens français, forcés à se mettre à genoux les mains derrière la tête, a choqué les internautes jeudi.
Les mains entravées ou sur la tête, à genoux ou assis au sol, des dizaines de lycéens ont été interpellés jeudi à Mantes-laJolie, le plus jeune ayant 12 ans seulement. Les ados ont été rassemblés dans le jardin d'un pavillon et dans une maison associative par quelque 70 policiers mobilisés pour cette opération. Au total, 146 personnes ont été interpellées devant un lycée de la ville après des heurts et dégradations dans cette commune des Yvelines.
«Voilà une classe qui se tient sage», commente un homme sur une des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Sur une autre vidéo, tournée par l'AFP, on peut apercevoir la même scène.
«Infamie indélébile»
Les images ont suscité de vives réactions. « Il faut dire les choses posément mais fermement : ce qui s'est passé avec les lycéens de Mantes-la-Jolie – ces scènes dont il existe de nombreuses photos et vidéos – est simplement intolérable », a dénoncé sur Twitter l'ancienne ministre du Logement Cécile Duflot.
L'avocat pénaliste au barreau de Paris Martin Mechin a parlé de «honte» et d'«infamie indélébile».«Christophe Castaner, vous êtes responsable», a-t-il tweeté.
Le syndicaliste de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) Michel Vincent, a pour sa part écrit : «Quand Blanquer nous promets l'école de la confiance, Castaner met en place celle de l'humiliation! Le scandale est sans nom! Parents réagissons cela suffit!»
«Ces images sont impressionnantes mais aucun jeune n'a été blessé, ni maltraité, nous n'avons enregistré aucune plainte», a affirmé le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, cité par Le Monde.
Le ministère de l'Intérieur a tenté d'expliquer la situation : «37 des présents, la plupart encagoulés, étaient trouvés porteurs de bâtons, battes de base-ball et conteneurs de gaz lacrymogène.» Et d'ajouter: «L'interpellation d'un nombre aussi important d'individus a nécessité de prendre des mesures de sécurité complémentaires.»
«Participation à un attroupement armé»
Certains interpellés ont déjà été conduits dans des commissariats du département pour être fixés sur leur sort et savoir si des poursuites sont engagées à leur encontre, selon une source policière.
Ces arrestations ont eu lieu après de nouveaux incidents à proximité du lycée Saint-Exupéry, où deux voitures ont été incendiées jeudi et où des heurts ont éclaté avec la police, a constaté une journaliste de l'AFP. Les interpellés sont soupçonnés de «participation à un attroupement armé», a détaillé le commissaire Arnaud Verhille.
Ailleurs en France, des heurts ont également éclaté aux abords de plusieurs établissements dans le sillage d'une mobilisation réactivée par les «gilets jaunes» et qui en est à son quatrième jour.
Environ 280 lycées et collèges ont été perturbés, dont 45 bloqués, par des élèves et plusieurs incidents ont été recensés, conduisant à plus de 700 interpellations au total. Les syndicats lycéens ont appelé jeudi à maintenir la pression et intensifier le mouvement par une «mobilisation générale» avant des manifestations vendredi. (nxp/afp)