SuisseVolte-face de l'UDC sur la sécurité des frontières
Le parti demandait une forte hausse des effectifs pour gérer l'afflux de migrants. Aujourd'hui, il y renonce, pour des raisons budgétaires.
- par
- dmz

En 2016, 48 nouveaux postes de gardes-frontières ont été ouverts.
L'UDC en avait fait son cheval de bataille, cet été, en pleine crise des migrants. Le parti demandait avec force un retour des contrôles systématiques aux frontières et une augmentation de l'effectif des gardes-frontières. Mais aujourd'hui, alors que le soufflé est un peu retombé, le discours a radicalement changé, rapporte «Blick» mercredi.
«En 2016, 48 nouveaux postes ont été ouverts. En demander plus serait irréaliste, explique le conseiller national et vice-président du groupe UDC au Parlement Thomas Aeschi (ZG), au quotidien alémanique. Nous allons donc renoncer à demander de nouveaux engagements.» La décision a été longuement débattue. Car la commission de sécurité du National était entrée en matière sur une nouvelle augmentation d'effectifs. Et les experts en sécurité du parti, comme le conseiller national Werner Salzmann (BE), ont plaidé pour un renforcement.
«Deux coeurs battent au sein de l'UDC sur ce sujet», confie le Bernois. C'est finalement le facteur argent qui a fait pencher la balance. La Confédération doit en effet économiser. Elle prévoit un plan d'austérité pour les années 2017- à 2019 et le budget 2017, dont les Chambres commenceront à débattre la semaine prochaine, prévoit des coupes de plusieurs centaines de millions de francs, en particulier dans l'aide aux développement.
Fait piquant, c'est à présent le Parti socialiste qui souhaiterait plus de personnel aux frontières. La conseillère nationale Mattea Meyer (ZH) qui s'était rendue à Côme (It), quand des centaines de migrants s'entassaient aux abords de la gare afin de prendre un train vers le nord, soutient cette idée, «afin de protéger et de faire respecter les droits des réfugiés», explique-t-elle.