AfriqueWashington accuse Moscou d'aggraver le conflit libyen
L'ONU a dévoilé mercredi un rapport confirmant la présence de mercenaires russes aux côtés du maréchal Khalifa Haftar.

800 à 1200 mercenaires du groupe russe Wagner épaulent l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Haftar.
Les États-Unis ont accusé jeudi la Russie d'aggraver le conflit en Libye, où un rapport de l'ONU a confirmé la présence de mercenaires russes aux côtés du maréchal Khalifa Haftar. Washington appelle les belligérants à un règlement diplomatique.
Le document onusien sur le contrôle de l'embargo sur les armes imposé à la Libye a confirmé la présence de 800 à 1200 mercenaires du groupe russe Wagner pour épauler l'homme fort de l'Est libyen, qui cherche à conquérir Tripoli depuis avril 2019. Le soutien russe «a conduit à une escalade importante du conflit et une détérioration de la situation humanitaire en Libye», a affirmé Chris Robinson, spécialiste de la Russie au département d'État américain.
«Wagner est souvent considérée à tort comme une société privée de sécurité, mais c'est en fait un instrument du gouvernement russe utilisé par le Kremlin pour faire avancer ses objectifs à moindre coût et à moindre risque», a-t-il dit à des journalistes. Des clichés d'armes «lourdes et modernes» du groupe sur le terrain montrent que ce n'est pas une simple société privée, a-t-il souligné.
Moscou dément
Pour Henry Wooster, chargé de l'Afrique du Nord au département d'État, Moscou ne semble pas prêt à se retirer de Libye, devenue après la Syrie une pièce de sa stratégie d'influence dans la région. «Personne ne doit espérer que la Russie va faire ses valises et partir alors qu'elle est investie dans le conflit libyen», a-t-il dit. La Russie a toujours démenti tout rôle dans la présence de mercenaires russes en Libye.
Henry Wooster a appelé Moscou à s'associer aux appels pour une reprise du dialogue entre l'armée nationale libyenne du maréchal Haftar et le gouvernement d'union nationale à Tripoli, reconnu par la communauté internationale et allié de la Turquie. Le diplomate a assuré que les États-Unis ne soutenaient pas l'offensive du maréchal Haftar, estimant qu'elle perturbait la mission prioritaire de lutte contre les djihadistes du groupe État Islamique et d'Al-Qaïda.
En janvier toutefois, le président américain Donald Trump avait mis en garde Ankara contre toute «interférence étrangère» en Libye, et, en avril 2019, il avait salué le «rôle significatif» du maréchal Haftar «dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des ressources pétrolières». Le maréchal Haftar est également soutenu par l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Égypte, des partenaires stratégiques de Washington. (nxp/ats)
Washington retire quatre batteries de missiles Patriot à Ryad
L'armée américaine a décidé de retirer quatre batteries de missiles Patriot d'Arabie saoudite, estimant que la menace que représente l'Iran pour les intérêts américains dans la région a baissé. Le rapatriement de ces batteries signifie le retour aux États-Unis d'environ 300 soldats, spécialisés dans leur fonctionnement.