TerrorismeWashington combat Daech aussi sur Facebook
L'administration utilise le réseau social pour diriger vers un public ciblé ses messages contre la propagande djihadiste.

Michael Lumpkin.
L'administration américaine utilise Facebook pour diriger vers un public ciblé ses messages contre la propagande djihadiste. Elle achète les services du réseau social comme n'importe quel annonceur privé, a indiqué jeudi un haut responsable du gouvernement.
«Je peux prendre le pays X, expliquer que j'ai besoin de la tranche d'âge 13-34 ans, que j'ai besoin des gens qui ont 'aimé'» Abou Bakr al-Bagdadi, le chef de l'Etat islamique (EI), «et je peux leur envoyer directement des messages», a déclaré lors d'un forum sur la défense à Washington Michael Lumpkin, en charge des efforts américains de contre-propagande au département d'Etat.
«Dans certains endroits du monde, cela ne coûte que quelques centimes par clic», s'est-il félicité. «Pour un très petit investissement, on peut cibler très précisément contre l'ennemi», a-t-il expliqué, précisant que l'administration américaine avait commencé à utiliser cette possibilité «cette année».
Quantités de données colossales
Les outils publicitaires de Facebook permettent au gouvernement d'avoir accès à de formidables outils de ciblage d'audience, dont il ne peut se doter lui-même, du fait des lois de protection de la vie privée limitant la possibilité pour les autorités américaines de stocker des données sur des individus.
Amazon, Google, Twitter et les autres grands d'Internet disposent de quantités de données colossales sur les utilisateurs de leurs services, qu'ils peuvent trier et utiliser avec beaucoup plus de liberté qu'une institution publique.
L'équipe de M. Lumpkin est notamment chargée de contrer en ligne les efforts de propagande de l'EI, réputé pour sa capacité à recruter des sympathisants et inspirer des attentats via les réseaux sociaux. Il s'occupe également d'autres groupes djihadistes.
Après avoir produit ses propres contenus, sans grand succès, le centre de contre-propagande met depuis un an l'accent sur la constitution d'un réseau international de sites et plates-formes luttant contre l'idéologie djihadiste, en particulier dans les pays musulmans.
L'équipe de Michael Lumpkin aide par exemple un DJ qui compte 200'000 amis sur Facebook et qui est convaincu du danger de l'idéologie djihadiste, à gérer ses messages sur le réseau social, a-t-il expliqué. (nxp/afp)