Washington plaide pour accélérer les réformes
WASHINGTON - Les Etats-Unis ont plaidé samedi pour une réforme profonde du Fonds monétaire international (FMI) et exhorté l'institution à intensifier sa surveillance des taux de change.
Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a expliqué que «la réforme de la surveillance par le FMI des taux de change est la pierre angulaire dont dépendent les autres réformes. Nous attendons des actes dans ce domaine très important, très vite» après les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Ces réunions, qui se tiennent ce week-end à Washington, ont été assombries par l'affaire Wolfowitz. Le scandale a éclaté après les révélations sur la généreuse augmentation de salaire accordée par l'Américain Paul Wolfowitz, président de la Banque mondiale, à une employée, Shaha Riza, avec qui il entretient une relation amoureuse. Des salariés de la Banque ont manifesté samedi pour exiger le départ de M. Wolfowitz.
Mais certains responsables africains ont fait part de leur soutien à Wolfowitz, estimant qu'il avait fait de l'Afrique l'une de ses priorités. «Nous avons vu une présidence visionnaire, des progrès rapides sous M. Wolfowitz», a ainsi expliqué la ministre des Finances du Liberia Antoinette Sayeh. Elle a jugé que l'action de Wolfowitz sur les questions africaines devait être prise en compte par le conseil d'administration de la Banque mondiale quand il se penchera sur son avenir à la tête de l'institution. Paul Wolfowitz s'est rendu trois fois en Afrique depuis le début de son mandat il y a près de deux ans.
De son côté, l'Américain Henry Paulson a plaidé pour le FMI ne se contente pas de réviser les règles conçues en 1977 pour définir le fonctionnement de l'instance et la façon dont ses membres allaient oeuvrer ensemble pour promouvoir la stabilité économique mondiale. Ces règles, a déclaré le secrétaire américain au Trésor, doivent notamment «être actualisées pour refléter la hausse spectaculaire des flux de capitaux et l'usage plus large des taux de change flottants déterminés par les marchés».
Il a demandé que le FMI fasse du meilleur travail en terme de surveillance des taux de change en particulier lors des consultations annuelles sur la politique économique qui réunissent ses 185 pays membres. Il a souhaité plus de souplesse dans les taux de change des économies émergentes asiatiques.
Washington et d'autres pays industrialisés ont appelé Pékin à introduire plus de flexibilité dans son système monétaire. Les producteurs de produits manufacturés américains estiment que cette souplesse est nécessaire pour réduire l'important excédent commercial chinois. La Chine, sans doute échaudée par la pression continue du G7 pour une réforme de son système monétaire, a préféré ne pas envoyer son ministre des Finances ni le patron de sa banque centrale aux réunions de printemps, mais déléguer leurs adjoints. (ap)