Angoulême: «Zéro femme»: le festival de BD fait dans le sexisme

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Angoulême«Zéro femme»: le festival de BD fait dans le sexisme

Amateurs et professionnels de bande dessinée s'indignaient mardi du fait qu'aucune femme ne figure parmi les 30 sélectionnés du festival.

che/nxp
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L'annonce des sélectionnés pour le Grand Prix du Festival d'Angoulême a fait réagir.

L'annonce des sélectionnés pour le Grand Prix du Festival d'Angoulême a fait réagir.

photo: Kein Anbieter/Twitter/Aimee de Jongh

Le prestigieux Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême (28-31 janvier) agitait les réseaux sociaux ce mardi 5 janvier, après avoir dévoilé la très attendue liste de 30 dessinateurs sélectionnés par l'organisation pour le Grand Prix de la BD - parmi lesquels 30 dessinateurs et 0 dessinatrice.

Les réactions se sont multipliées dès cette annonce. Dans un manifeste publié par «Le collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme», cité par le site du Monde.fr, les auteures affirment leur opposition à cette «discrimination évidente, cette négation totale de notre représentativité dans un médium qui compte de plus en plus de femmes (...) Nous demandons tout simplement une prise en compte de la réalité de notre existence et de notre valeur». Le collectif note par ailleurs que les femmes sont largement sous-représentées au sein du jury et du comité de sélection.

Sur Twitter, petits et grands noms de l'art graphique ont parallèlement fait entendre leur mécontentement.

«Je demande ainsi à être retiré de cette liste»

Le Français Riad Sattouf, auteur de «La vie secrète des jeunes» ou encore de «L'Arabe du futur», est allé jusqu'à «céder sa place», se retirant ainsi de la compétition sous les applaudissements de ses pairs.

«J'ai découvert que j'étais dans la liste des nominés au grand prix du festival d'Angoulême de cette année. Cela m'a fait très plaisir !», commente-t-il en s'adressant au jury de la 43e édition du festival sur sa page Facebook.

«Mais, il se trouve que cette liste ne comprend que des hommes. Cela me gêne, car il y a beaucoup de grandes artistes qui mériteraient d'y être. Je préfère donc céder ma place à par exemple, Rumiko Takahashi, Julie Doucet, Anouk Ricard, Marjane Satrapi, Catherine Meurisse (je vais pas faire la liste de tous les gens que j'aime bien hein !)... Je demande ainsi à être retiré de cette liste, en espérant toutefois pouvoir la réintégrer le jour où elle sera plus paritaire! Merci!» conclut-il.

«On ne va pas instaurer des quotas»

«Ce Grand Prix récompense un auteur pour lensemble de son oeuvre et sa carrière, or, lhistoire de la BD jusquaux années 80 est essentiellement dobédience masculine, justifie sur le site de Libération.fr Franck Bondoux, délégué général du festival.

«On ne va pas instaurer des quotas. Le critère doit-il être absolument davoir des femmes ? Le Festival reflète la réalité de cet univers», lance t-il.

#WomenDoBD

Les internautes ont peu goûté à ces tentatives de contextualisation. Avec le hashtag «WomenDoBD» («Les femmes font de la BD»), ces derniers ont pu protester et mettre en avant leur(s) dessinatrice(s) préférée(s), comme l'a noté Rue 89.

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