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Syrie
05 mai 2012 17:02; Act: 05.05.2012 22:15 Print
Attentats, explosions et bombardements
En Syrie, la journée de samedi a été marquée par au moins 15 morts, selon plusieurs sources. Des explosions ont secoué Damas et Alep, alors qu'ailleurs des bombardements ont eu lieu.
L'armée a elle tiré à Damas des gaz lacrymogènes sur des obsèques transformées en rassemblement monstre contre le régime. «Nous ne cèderons pas», ont scandé des milliers de participants aux funérailles de neuf manifestants tués vendredi par les forces de sécurité à Damas, où les rassemblements contre le président Bachar al-Assad sont moins importants que dans les autres régions, selon des vidéos de militants.
«Bachar, tu as trahi la Syrie», «le peuple syrien est uni», scandaient-ils. De nombreuses femmes applaudissaient et lançaient des youyous à l'arrivée des cercueils, tandis que des jeunes brandissaient de petites pancartes proclamant: «Toute la Syrie fera face au régime criminel».
Les forces de sécurité ont tenté de disperser la foule dans le quartier de Kafar Soussé en tirant des lacrymogènes, mais la foule est restée sur place, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Bombes et embuscades
Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a demandé aux observateurs de l'ONU chargés de surveiller un cesser-le-feu continuellement ignoré, de se rendre aux obsèques. Aucune information sur une telle présence n'était toutefois disponible dans l'immédiat.
«Les funérailles montreront au régime que Damas n'est pas une ville neutre comme il le prétend», affirme le CNS dans un communiqué. Le bilan des neuf manifestants tués est l'un des plus lourds à Damas depuis le début de la révolte en mars 2011.
A deux jours des premières élections législatives multipartites, les violences ont continué samedi dans le pays où cinq personnes ont été tuées dans un bombardement sur la zone d'Helmouz, dans la province de Homs (centre). Un autre bombardement dans la même région a tué un civil et blessé trois autres, selon l'OSDH.
Selon la même source, avant les obsèques, au moins cinq civils avaient été tués par l'explosion d'une bombe au passage d'un bus à la périphérie d'Alep (nord), deuxième ville de Syrie, où un officier a également trouvé la mort. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), un civil et deux soldats dissidents ont été tués dans une embuscade à Saraqeb.
Aux abords de Damas, trois soldats ont été blessés dans l'explosion d'une bombe au passage d'un bus militaire, tandis qu'une deuxième bombe placée sous un véhicule militaire dans l'artère commerçante d'As-Saoura a explosé sans faire de victimes.
Plan Annan «sur les rails»
Les troupes syriennes ont en outre procédé à des arrestations accompagnées de tirs dans le quartier de Barzé à Damas, faisant des blessés, d'après l'OSDH. Les forces syriennes ont également arrêté un avocat et défenseur des droits de l'Homme, Saad Mustafa al-Khash, lors d'une opération menée à son domicile à Masiaf, dans la province de Hama, au centre du pays, selon l'OSDH.
Vendredi, les forces de sécurité avaient tué 29 civils à travers le pays où, comme chaque vendredi, les manifestants ont défilé par milliers contre le régime. Ces violences sont en violation du cessez- le-feu entré en vigueur le 12 avril selon le plan de l'émissaire international Kofi Annan, et pour lequel des observateurs ont été déployés.
Le degré d'application de ce plan, officiellement accepté par Damas et par les rebelles, doit faire l'objet d'un rapport de M. Annan au Conseil de sécurité de l'ONU le 8 mai. Néanmoins, le bureau de M. Annan a estimé que le plan était «sur les rails», alors que Robert Mood, chef de la mission des observateurs, a appelé l'armée régulière à faire le premier pas pour arrêter les violences.
L'ONU ne compte pour l'instant qu'une petite trentaine d'observateurs sur le terrain, mais ce nombre devait dépasser la centaine dans quelques semaines avant d'atteindre 300. Selon l'OSDH, plus de 600 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Syrie depuis le début de la trêve, et plus de 11'100 en 13 mois de révolte.
(ats)