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Iran
22 novembre 2019 05:59; Act: 22.11.2019 05:59 Print
«Les gens sont accueillants malgré les événements»
par Frédéric Nejad Toulami - De retour de voyage, une Romande témoigne de la situation après une semaine de manifestations à travers le pays.

Dès l'annonce de la hausse du prix de l'essence, le 15 novembre, une foule mécontente a manifesté. (Photo: AFP)
Malgré les manifestations de colère contre la hausse du prix de l’essence et la répression qui secouent l’ancienne Perse depuis près d'une semaine, de nombreux Suisses y voyagent actuellement. Spécialisée dans cette destination, l’agence vaudoise TechTravel a confirmé jeudi à «20 minutes» qu’une trentaine de leurs clients s’y trouvent encore. Rentrée de son voyage de 19 jours en minibus et à vélo mardi passé, Caroline, une Romande, témoigne de ce qu’elle a vécu sur place.
Internet devrait être rétabli dès vendredi soirLe ministre iranien des Communications et des Technologies de l'information a annoncé à des médias locaux que la connexion à internet reviendrait à la normale ce vendredi soir. Privés d'accès depuis le 17 novembre, de très nombreux Iraniens galèrent dans leur travail de tous les jours. «Nous ne pouvons même pas envoyer ou lire des courriels, témoigne un habitant de Téhéran par téléphone. C'est la première fois que nous subissons un blocage d'une telle ampleur.»
«C’est au matin du 16 novembre que nos guides nous ont avertis de l’annonce de la hausse du prix de l’essence et du mécontentement que cela provoquait», se souvient Caroline. Ce jour-là, elle et son groupe se rendent en ville d’Ispahan, dans le sud du pays. «En arrivant, on a soudain croisé des voitures roulant à contre-sens sur la route, décrit-elle. C’était dû aux barricades dressées par des manifestants à l’entrée de la ville.» Ses guides persans ont alors pris la décision d’aller attendre que ça se calme dans une zone industrielle.
Visites sans incidents
«A ce moment-là, internet n’était pas encore coupé. Nous en avons profité pour nous connecter via nos portables et nous avons alors pris conscience de l’ampleur du mécontentement à travers tout le pays surtout grâce aux médias étrangers», explique Caroline. Elle a pu gagner son hôtel sans encombre vers 22h. Le lendemain, internet était inaccessible, mais elle a pu visiter une grande partie d’Ispahan, sauf les ponts historiques au dessus de la rivière Zayandeh Roud, par mesures de prudence.
«Nous avons aperçu des forces antiémeutes sur une grande place, ainsi que des restes de barricades et de pneus brûlés. Mais comme notre voyage était bien organisé et planifié à l'avance, nous n’avons pas été gênés par l'absence d'accès au web, déclare Carole, qui a perçu la population comme résignée face au régime politique de leur pays. «Malgré la situation, les gens nous souhaitaient la bienvenue avec le sourire. Les habitants rencontrés demeuraient accueillants.»