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Saint-Gall
31 janvier 2019 21:50; Act: 31.01.2019 21:50 Print
Il ne deale pas dans la rue mais sur Instagram
À Saint-Gall, un internaute vend de la cocaïne via le réseau social. La police connaît le phénomène, mais explique qu'intervenir dans ce type de situation peut s'avérer parfois compliqué.

(Photo: Keystone/Christian Charisius)
C'est sans gêne et sans équivoque que l'utilisateur kokain_sg propose de la cocaïne sur Instagram. Pour passer commande, il suffirait de lui faire parvenir un message privé. La marchandise serait ensuite livrée dans la région saint-galloise. C'est ce qu'a révélé mercredi FM1 Today. Après avoir été contacté par le média alémanique, l'internaute s'est empressé de supprimer son compte.
Dépendance à la drogueSur son site, Addiction Suisse rappelle que la dépendance se développe dans la durée et que selon la quantité, la fréquence et le produit lui-même, cela peut prendre des années comme être très rapide. Certains des signes indiquant une dépendance sont: la perte de maîtrise de la consommation, l'augmentation de la consommation, un désir puissant à utiliser une substance psychoactive ou encore le fait de négliger ses autres intérêts.
Pour finir, Addiction Suisse précise qu'une dépendance est une maladie et conseille de s'adresser «directement à un service de consultation spécialisé ou à un médecin». L'achat de drogue sur le web risque de s'étendre
Fin novembre, Addiction Suisse a fait le point sur la vente sur internet de drogues illégales. Selon la fondation, les achats de stupéfiants se font dans différents espaces du web (sites web, darknet, mais aussi les réseaux sociaux et les applications de messagerie). S'ils ne semblent jusqu'ici constituer qu'une très petite partie du marché des stupéfiants, en tout cas en Suisse, des indications montrent que le phénomène tend à s'étendre.
Ce phénomène, relativement nouveau (lire encadré), n'étonne pas la police cantonale saint-Galloise. «Une personne souhaitant faire quelque chose de mal va le faire par tous les moyens qui sont mis à sa disposition», estime le porte-parole Gian Andrea Rezzoli. Et d'ajouter: «De nos jours, il existe des milliers de moyens de communication différents.»
«Contacter les entreprises américaines»
Lorsque les forces de l'ordre sont informées d'un tel profil, précise le porte-parole, une enquête est ouverte. Or dans ce type de situation, le travail peut se révéler compliqué. «Lorsqu'il s'agit de plateformes comme Instagram ou Facebook, nous devons joindre les entreprises aux États-Unis pour obtenir les contacts des internautes.»
Pour faire face au problème, les forces de l'ordre saint-galloises ont mis sur pied une cyberunité. «Nos spécialistes suivent régulièrement des formations et s'intéressent aux nouvelles technologies.»
Une autorisation spéciale
Gian Andrea Rezzoli explique par ailleurs que la police ne se contente pas de contacter les entreprises américaines. Elle mise aussi sur des enquêteurs se faisant passer pour un client et passant commande auprès du dealer. «Mais pour cela, il nous faut une autorisation spéciale délivrée par le Ministère public et dans certains cas par un tribunal des mesures de contrainte.»
Dans le cas concret, la police explique que le compte a été effacé avant qu'elle ait pu lancer son enquête. Les forces de l'ordre n'ont donné aucune information sur le nombre de cas similaires recensés au cours des dernières années.
Phénomène inconnu à Neuchâtel, Genève et en Valais
Contactée, la police neuchâteloise explique qu'elle n'a pas encore été confrontée à un tel cas sur les réseaux sociaux. Le porte-parole Georges Lozouet précise néanmoins: «Il est clair que beaucoup de gens s’adonnant à diverses activités criminelles utilisent désormais les messageries de ces réseaux pour communiquer entre eux. Ce phénomène-là n’est pas nouveau.»
Même son de cloche auprès de la police genevoise et la police valaisanne, qui assurent qu'aucun cas du genre n'a été recensé.
(ofu)