ÉgypteRobot artiste ou espionne? Elle passe dix jours en taule
Androïde star de l’art contemporain, Ai-Da a affolé la douane égyptienne, qui a exigé sa déconnexion.
Depuis son avènement en 2019, Ai-Da a été saluée comme une «vision du futur». Sa nouvelle œuvre est d’ailleurs le clou d’une expo qui s’est ouverte jeudi aux pyramides de Gizeh, près du Caire. L’artiste a failli rater le vernissage: elle a passé dix jours en détention à la frontière égyptienne, en raison de «problèmes de sécurité».
Les autorités étaient persuadées qu’Ai-Da était une espionne. Mais une espionne pas comme les autres: l’artiste est un robot humanoïde, fruit d’une collaboration entre roboticiens, programmeurs, critiques et psychologues britanniques, rappelle «The Guardian». Elle a déjà exposé au Victoria & Albert Museum un autoportrait qui a lancé un débat sur l’intelligence artificielle.
«Je n’allais pas lui arracher les yeux!»
Pas de quoi impressionner des douaniers égyptiens particulièrement méfiants. Après avoir exigé que le modem d’Ai-Da soit débranché, ils se sont aussi montrés très préoccupés par ses caméras oculaires. «Je peux retirer les modems, mais je n’allais pas lui arracher les yeux», a expliqué le galeriste Aidan Meller, à l’origine du projet.
Ai-Da a été libérée au terme de longs pourparlers avec l’ambassade britannique mercredi soir. Juste à temps pour qu’elle dévoile sa sculpture de 2 m de haut, installée devant le Sphinx: une interrogation sur la vie éternelle.