Lausanne: Violences au CHUV entre des agents Securitas et un patient

Publié

LausanneViolences au CHUV entre des agents Securitas et un patient

Un patient afghan dit avoir été tabassé par des vigiles après un dialogue de sourds. L’hôpital universitaire soutient le contraire.

Les images de la vidéo défilent. La scène se passe devant les Urgences du CHUV. L’air hébété, un homme avec un accent étranger dit: «J’ai tout filmé. Touche pas! Touche pas! Ce sont ces agents qui m’ont tapé.» Puis l’enregistrement s’interrompt subitement.

C’est avec beaucoup d’émotion que Rachid* relate ce qu’il a vécu le 8 juin un peu avant minuit alors qu’il venait de quitter les Urgences du CHUV où il venait de recevoir des soins après un accident de travail ayant provoqué une fracture du pied. «J’ai attendu de 17 à 23 heures pour les soins. Après, j’avais cinq minutes pour ne pas louper le métro et le dernier train pour mon village. Très stressé, je me suis trompé de sortie et me suis retrouvé dans un local où il fallait un badge pour sortir. C’est là qu’un agent Securitas est intervenu», explique l’Afghan de 22 ans. L’échange entre les deux hommes est musclé et ressemble à un dialogue de sourds. Rachid veut coûte que coûte s’en aller alors que son interlocuteur le retient et demande l’aide de ses collègues. «Vite, il faut une infiltration. C’est un patient qui veut s’en aller sans autorisation du médecin», aurait indiqué l’agent d’après Rachid.

Après des soins au CHUV pour une blessure au pied, un Afghan de 22 ans s’est trompé de porte de sortie et s’est retrouvé dans un local dont il ne pouvait plus sortir. Il dit avoir été tabassé par des agents de sécurité.
Après des soins au CHUV pour une blessure au pied, un Afghan de 22 ans s’est trompé de porte de sortie et s’est retrouvé dans un local dont il ne pouvait plus sortir. Il dit avoir été tabassé par des agents de sécurité.dr

«Ils ont effacé la vidéo où on les voit me taper»

«Ils étaient cinq agents. Ils se sont mis à me taper. Je saignais de la bouche. J’ai été blessé au bras, à la poitrine et au pied. Les Securitas m’ont obligé à leur donner mon code PIN et ont effacé la vidéo où on les voit me taper. J’ai appelé la police de Lausanne. Une patrouille est intervenue», assure Rachid.

* Prénom d’emprunt

Un taximan cool

Coincé au CHUV sans argent et sans moyen de transport… Dans son infortune, Rachid a eu la chance de tomber sur un chauffeur de taxi particulièrement compréhensif. «Quand je l’ai vu vers 1 h du matin, je l’ai reconnu, car c’est un de mes clients», rappelle le taximan macédonien. En cours de route, Rachid lui demande de se rendre dans un autre hôpital pour attester les coups et blessures. «Je l’ai attendu près d’une heure là-bas puis je l’ai ramené dans son village. Je lui ai facturé toutes les courses à crédit pour 170 francs au lieu de 350. J’espère qu’il est honnête et qu’il va me payer», a poursuivi le taximan.

«Patient agressif et intrusif»

Ton opinion

1716
0
226
Marquer