Neuchâtel: Il menaçait un garagiste pour lui extorquer 500’000 euros

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NeuchâtelIl menaçait un garagiste pour lui extorquer 500’000 euros

Un homme était jugé mercredi par le Tribunal criminel notamment pour des faits d’extorsion et de chantage par brigandage. Il a été condamné à 28 mois de prison dont 8 ferme.

C’est au Tribunal de l’Hôtel de Ville de Neuchâtel que les audiences ont eu lieu.
C’est au Tribunal de l’Hôtel de Ville de Neuchâtel que les audiences ont eu lieu.LMS/Maxime Schmid

Ce sont des scènes dignes d’un polar qui ont conduit un sexagénaire devant le Tribunal criminel de Neuchâtel. Jugé en procédure simplifiée, Max*, qui avait essayé d’obtenir par la force 500’000 euros de la part d’une vieille connaissance, a été sanctionné d’une peine privative de liberté dont la part ferme correspond aux jours déjà passés en détention.

Sur l’ordre de Max, un trio de complices avait tout d’abord essayé d’intercepter Claude*, un garagiste, au départ de son domicile en septembre 2019. Leur tentative avortée, suivie d’une course-poursuite avait finalement coûté un rétroviseur et une belle frayeur à leur victime, par ailleurs menacée dans les jours suivants par e-mail.

Kidnappé dans son propre garage

Max, un Neuchâtelois domicilié en France, était revenu à la charge treize mois plus tard avec un quatrième homme de main, Éric* (voir encadré). Les deux comparses avaient alors fait irruption dans le bureau du garage de Claude. Après l’avoir dépouillé de sa montre et de son téléphone portable pour l’empêcher d’appeler à l’aide, Max avait forcé Claude à lui signer une reconnaissance de dette de 500’000 euros et une déclaration selon laquelle il renonçait à toutes poursuites pénales ou civiles. Pendant ce temps-là, Éric tenait en respect la victime avec un objet indéterminé. Six jours plus tard, Max avait encore envoyé un e-mail de menaces à Claude, lui enjoignant de rembourser sa dette et de ne pas porter plainte afin d’éviter des représailles.

Pour toute son œuvre, Max a écopé d’une peine privative de liberté de 28 mois dont 8 ferme, les 20 mois restants étant assortis d’un sursis pendant 4 ans. Le malfrat s’est également vu notifier l’interdiction d’approcher Claude et ses proches. Les frais de la cause s’élevant à 20’042,40 francs ont été mis à la charge de Max qui devra en outre verser 8000 francs de tort moral à sa victime. Une somme qui aurait dû être réglée avant l’audience et qui est désormais réclamée par un commandement de payer.

Avant de rendre son jugement, la présidente du Tribunal Florence Dominé avait demandé au brigand s’il avait quelque chose à ajouter. L’homme a répondu que non. «Même pas que vous regrettez les horribles faits qui vous sont reprochés? La victime était quand même dans un sale état», a-t-elle insisté. «Sale état, sale état, n’exagérons rien», a répliqué un Max pas vraiment étouffé par les scrupules.

*Prénoms d’emprunt

Une peine assortie du sursis pour le principal complice

Marc Fragnière est un journaliste affecté à la rubrique Régions de 20 minutes depuis janvier 2022.

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