GENÈVESans Uber, la galère des noctambules pris par surprise
Ce week-end, de nombreux clients de la plateforme ont dû trouver d’autres solutions pour rentrer à la maison. La demande s’est reportée sur les taxis.

«J’ai dû demander à ma mère de venir me chercher vers 2h-3h du matin, témoigne Tessy. J’ai dû la réveiller au milieu de la nuit, par surprise, ce n’est vraiment pas sympa pour elle.» La jeune femme, qui habite Satigny, dans la campagne genevoise, s’est retrouvée en galère au moment de rentrer de soirée ce week-end. «Je compte toujours sur Uber.» Sauf que vendredi à 23h59, la multinationale américaine a dû cesser ses activités, sur ordre des autorités genevoises. Un arrêt du Tribunal fédéral a en effet considéré que les chauffeurs sont des employés et non des indépendants. Le service ne pourra reprendre que lorsque Uber se sera mis en conformité.
Impossible de trouver un taxi
Comme Tessy, de nombreux noctambules habitués de la société américaine se sont retrouvés sur le carreau. Aurélie et ses amis sont rentrés en France voisine avec un ami qui n’avait pas bu. «Heureusement, car il y avait des contrôles», sourit la trentenaire, ajoutant que certains avaient dû rentrer à pied. «Quand j’ai voulu commander une course pour rentrer à Laconnex (GE), il n’y avait plus d’Uber et il était impossible de prendre un taxi», raconte pour sa part Dylan, rentré chez lui dans la voiture d’un ami.
Sans Uber, les gens de sortie se sont massivement rabattus sur les taxis, seuls disponibles à partir d’une certaine heure. À tel point qu’il était impossible de héler un véhicule dans la rue. «Nous avons été pris d’assaut, mais nous avions prévu le coup et renforcé notre standard téléphonique, assure Cédric Bouchard, directeur de Taxiphone Genève. Dans la nuit de samedi à dimanche, nous avons opéré 30% de courses de plus que d’habitude.» Malgré cela, quelque 200 demandes n’ont pu être honorées. Les lignes urbaines des Noctambus ont également connu une fréquentation record au cœur du week-end.
Uber, bouée de sauvetage
Pour une partie des fêtards, Uber «est notre bouée de sauvetage», selon Aurélie qui avance, comme Dylan et Tessy, que les VTC sont moins chers que les taxis conventionnels (lire encadré). «C’est pratique, cela permet de sortir l’esprit tranquille et de ne pas avoir à surveiller sa consommation d’alcool», poursuit-elle. Tessy, elle, indique que le dernier train pour son domicile est à 23h45. Un peu tôt pour rentrer. «Le premier de la journée est à 5h45, mais je ne sors généralement pas aussi tard.» Quant à Dylan, il juge le trajet du Noctambus un peu trop long et le premier bus un peu trop tardif.
Uber pourra-t-elle adapter son modèle à la législation et reprendre ses activités? Pour l’heure, impossible de le prévoir. Les noctambules vont donc devoir s’organiser en conséquence. Pour Tessy, cela passera par moins de sorties. Aurélie et Dylan compteront sur leurs amis sobres pour rentrer en voiture. «J’ai un vélo électrique, mais en ayant bu, ce n’est pas une option», conclut le jeune homme. Du côté de Taxiphone, Cédric Bouchard assure s’organiser pour répondre à toutes les demandes.
Taxis plus chers?
